Sunday, October 12, 2008

L'Amour en skaï

Sur le balcon de leurs appartements qui donnent sur la rue Garnier, deux femmes d'un certain âge y dînent. La blonde s'appelle Catherine. Catherine a cinquante ans, mais elle est encore belle comme seulement les Françaises d'un certain âge peuvent être belle : grande et mince, au visage rectangulaire et finement ciselé, ayant des yeux bleu-clair et fermes. La brunette s'appelle Raquel. Raquel, qui a cinquante-trois ans, est Méxicaine, d'une beauté hispanique, à la figure en forme de cœur, ayant des yeux bruns et ronds comme deux morceaux de chocolat. Différente que Catherine, Raquel est quelque peu bien en chair, mais elle n'est pas désagréable à l'œil non plus.

Ce soir, Catheirne se fait les cheveux blonds en queue de cheval. Elle s'habille tout en noir, au tailleur-pantalon de skaï noir, au petit chapeau noir qui lui donne l'air de cabellero espagnol. Raquel, en revanche, elle porte un peigne dans les cheveux brun-foncé, lui donnant l'air de mère de famille méxicaine, d'une certaine dignité. Mais elle s'habille complètement en pourpre, à la robe longue et pourpre qui flotte en bas au plancher lorsqu'elle s'assied avec Catherine à table sur le balcon.

Les voisins comprendent la vraie nature de leur amitié. Elles sont tous les deux divorcées, les mères à enfants adultes. Elles amaient leurs époux une fois, mais elles ont toujours eu le désir en cachette pour ceux du même sexe. En se faisant la reconnaissance, à un party chez une inconnue, ou chez une amie commune, c'était le coup de foudre. Mais hélas, elles accompagnaient des autres personnes du temps : Catherine, avec une autre femme, Raquel, avec un homme. Cependant, c'était destin qu'elles fussent ensemble, il paraît. Toutes seules dans la cuisine, elles se tombèrent amoureuses et s'y embrassèrent sur les babines devant l'évrier. Elles sont habités ces petits appartements depuis lors. L'une dit de l'autre : « C'est mon âme-sœur. »

C'est juillet, pendant le festival du jazz à Montréal. Silencieusement, Catherine et Raquel dînent sur le balcon. L'entrée c'est de la crabe, le vin, du chardonnay blanc. Il y a la légume, la soupe, la salade, des petits pains dans un panier couvert d'une petite nappe sur la petite table ronde. Au milieu de la table, il y a une seule rose dans la vase, une nappe blanche en-dessous. Quoique le dîner soit très romantique, pour les apparences, la conversation doit être de nature décontractée. Il y a quelques voisins qui dînent sur leurs balcons aussi.

Au fond, pourtant, quel désir qui rage dedans leurs cœurs ! Catherine, qui nâquit en signe du Scorpion, elle est très passionnante, son cœur comme un incendie de forête, comme une tempête à la mer. Quoique Raquel est passée le cinquantaine, elle est comme une pucelle toujours, née en signe de la Vierge, qui cherche l'amour parfait et pur, toujours romantique malgré l'apparence d'être lasse et cynique en même temps. Mais Raquel dit à Catherine toujours :

— T'es parfaite, mon amour, la même âme de perfection.

Catherine dit en réponse :

— C'est toi qui j'aime. Je n'aime que toi...

Pendant le dîner, elles se font des beaux yeux, se font des pieds. Après le dîner, Catherine met son pied par hasard sur les cuisses de Raquel, qui lui masse le pied. Puis Raquel raconte des bonnes nouvelles : sa fille est enceinte ; elle va être grand-mère. En réponse, Catherine lève son verre de vin à la fille de Raquel. Catherine n'est pas grand-mère encore, quoiqu'elle a une fille adulte aussi.

Puis Catherine recite quelques vers de Charles Baudelaire :

« Je t'adore, ô ma frivole,
Ma terrible passion !
Avec la dévotion
Du prêtre pour son idole. »

— Moi, j'suis frivole ? répond Raquel, en souriant avec ruse. J'suis ta terrible passion ?

Mais Catherine ralentit :

— Non, ma chérie. Nous sommes la Delphine et l'Hippolyte, condamnées et mal comprises. Le monde ne comprend pas l'amour entre nous...

C'est la nuit tombante. Le soleil se couche à l'ouest peu à peu en éparpillant ses rayons pourpres derrière des arbres. Avant d'entrer en dedans, Catherine présente à sa Raquel la seule rose de la vase sur la table, des mots sur les babines en voix rouée de désir : « Je n'aime que toi, ma chérie, je n'aime que toi... »

Voilà, l'amour prohibé, l'amour saphien entre deux femmes ! Joue à joue, elles dansent au tango comme des danseuses argentiniennes à la mélodie douce de la guitare classique sur la platine laser, Raquel, ayant la rose entre les dents toujours. C'est parodie de l'amour entre un homme et une femme, n'est-ce pas ? Ah, mais elles se passionnent autant en dansant au tango ! Puis elles s'embrassent tout passionantes au milieu du plancher après que la musique a fini, bouche à bouche comme deux poissons embrassants, la rose entre les dents de Raquel laissée tomber sur le plancher.

Elles se pécotent, elle se font des mamoures. Les baisers, les patines leur tombent partout sur les visages, sur les bouches, et sur les cous et sur les épaules comme la pluie automnale. Dans la chambre à coucher, elles se hâtent à se foutre à poil en tombant sur le lit comme des feuilles mortes de l'automne jetés en haut par l'orage. Elles s'écrient fort de passion, de désir. Peu à peu, la chair femelle leur devent molle et pliable. Le sexe contre le sexe, moulus comme le maïs, elles se font des tribades, en s'explorant les corps des langues, des bouches en même temps.

O le delta de Vénus ! Elles se font le soixant-neuf, en se mangeant de la bouche les fruits comme deux grenades sanglantes, leurs corps sautent en haut comme deux poissons dans un panier. En même temps, elles se grignotent la praline de l'une l'autre. C'est éffrayant ! Puis elles se foutent d'un phallus plastique. Quelle perversion ! Elles prenent leurs pieds à plusieurs reprises, leurs cries communs d'extase se levant en haut dans l'air comme les notes de trompette au festival du jazz à Montréal dehors de leurs appartements.

Voilà, l'Anaïs et la June ! Le matin les trouvent en lit ensemble, leurs torses couverts du drap blanc du lit, leurs bras autour de l'une l'autre toujours, un mélange de cheveux blonds et de cheveux bruns éparpilés comme des rivières de velour sur les oreillers. Ensemble, du drap sur le lit, elles font une montagne couverte de la neige en hiver, une montagne de chair femelle. Sur le mur à la tête du lit, il y a le poster célèbre de Marylin Monroe, à la juppe jetée en haut dans l'air par le vent de grille au-dessous d'elle. Mais la lumière du soleil, qui fait irruption dans la fenêtre, n'est pas gentille : sans merci, la lumière du soleil révèle notre Catherine et notre Raquel à être deux femmes d'un certain âge, passées le cinquantaine, ne plus jeunes, aux petites rides autour des yeux. Condamnées et mal comprises, à cause de leur amour prohibé.

Catherine, qui travaille à plein temps, va à travail pendant que Raquel dort en lit toujours. C'est Raquel qui fait les ménages, à la déesse du foyer. Catherine est la déesse de la chasse en ammenant la chéque de paie comme fonctionnaire publique.

Alors, pendant l'après-midi, Raquel reçoit un bouquet de roses de sa Catherine bien-aimée. Elle s'écrie de joie en voyant les jolies fleurs dans les mains du livreur. A la modésté de pucelle, Raquel enrougit de bonheur en bercelant le bouquet dans les bras. Puis elle embrasse vite le livreur étonné à chaque joue avant de lui s'en aller.

Peut-être, Raquel ne manque pas de l'attirance au livreur, qui n'a que dix-huit ans, malgré le fait d'elle être assez vieille d'être sa mère. Mais il comprend bien la vraie nature de ses rapports avec Catherine : il a vu le rouge en forme de babines de Catherine sur la petite carte qui est arrivée avec les fleurs.

Au milieu du plancher, une piste pendant la nuit avante, il y une seule rose, la rose qui était entre les dents de Raquel.

Voilà Raquel, la soupirante qui espère toujours sa Catherine comme la bonne Yvette !

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