Monday, December 24, 2007

Sous les arbres

Patrick a treize ans. Il est timide, les filles ne l'aiment pas bien. Il s'inquiète de ne jamais trouver amour. En voyant s'embrasser sa maman et sa papa au milieu de la cuisine, il est quelque peu envieux de son papa, parce que son père a quelqu'une qui l'aime. Les nuits, parfois, il écoute grincer la monture metallique de leur lit dans la chambre à coucher en haut. Sa sœur Avril et lui comprennent bien ce qu'ils font. Des fois, ils peuvent écouter gémir sa maman de jouissance.

Son ami Richard se vant toujours de trouver une différente fille chaque fin de semaine. Il veut tout le monde penser de lui comme un Don Juan, mais la mère à Patrick a dit sagement :

— Tout le monde se vant toujours, Patrick. C'est pour impressioner...

Patrick écoute sa mère de temps en temps. Sa mère est encore belle, pense-t-il, à la figure jolie, mais aux seins qui sont quelque peu flasques, aux foufounes quelque peu larges. Il l'a vue pendant qu'elle était tout à poil, pendant un moment d'insouciance après de se bagner. Elle est encore belle, mais passée le trentaine.

Richard approche Patrick sur son bécyque, en criant :

— Fais une pipe, toi !

— Mange une ciboire à merde, répond Patrick.

Ils se rient. Richard raconte de faire rendezvous avec une autre fille. Pour la première fois, Patrick doute que Richard mentisse.

— Toi, tu pourrais être chanceux aussi, dit Richard d'un air entendu.

Patrick fait semblance de faire le sceptique.

— Comment s'appelle-t-elle, demande-t-il. A-t-elle un nom ?

— Lisette. Elle s'appelle Lisette. Mais il faut te dire : elle pue vraiment. Aussi, elle est sourde.

— Sourde ? demande Patrick, en haussant les sourcils. Oh, parle-moi s'en !

— Ouais, elle n'écoute rien.

Avant de s'en aller, Richard dit à Patrick où de faire rendezvous avec cette Lisette :

— Dans l'allée sous les hauts arbres, arrièrre du stationnement du resto chinois.

Quelques journées, quelques soirées, pourtant, Patrick en pense. Il a peur. Pourquoi ? Il ne sait pas. Il se peut, c'est la voix de sa mère, la voix de l'autorité. Sa mère dirait qu'il était juste un frotte. Il se peut, sa mère a raison, mais aussi, elle n'est pas encore prête admettre qu'il est presqu'un homme.

Mais à la fin, il faut le faire. C'est une acte de révolte contre l'autorité, il se peut, mais en base, c'est vraiment l'appel de la nature : Patrick est presqu'un homme physiquement, mais un frotte toujours en esprit.

Peu de nuits consécutives, après la nuit tombante, Patrick marche furtivement vers le stationnement arrière du resto chinois, mais elle n'est pas là. Il se peut, pense Patrick, c'est juste un tour de Richard. Après la deuxième nuit ou la troisième nuit, Patrick se pense :

— Si elle ne s'y montre pas, n'y compte pas !

Mais elle s'y montre, elle l'approche prudentement sur son bécyque pour le checker bien. Elle a certaine allure, cette Lisette : à moyenne taille comme lui, aux cheveux aux anglaises noires en bas aux épaules. Il se peut, elle est également jolie. C'est les yeux pourtant, comme la nuit tombante : il aime beaucoup les yeux de cette fille. Et la peau quelque peu marronne : il se peut, elle est gitane. Comme lui, elle a environ treize ans, aux petits seins.

Sur son bécyque, il la suit à quelque part saine et sauve. Timidement, elle lui donne un bec à chaque joue, puis aux babines en fermant les yeux. Richard a dit vrai : elle pue vraiment, mais son odeur le passionne beaucoup pendant qu'ils s'embrassent, pendant qu'ils se bécotent. C'est l'odeur de sueur, l'odeur de quelqu'une qui vit en liberté. C'est l'odeur d'une adolescente qui ne comprend pas encore le besoin de se bagner de temps en temps.

Ils font du sexe, sans capote anglaise, elle, toujours silencieuse, lui, silencieux aussi. Il fait rapports sexuels pour la première fois sous un haut arbre au bord de l'allée. Pendant les rapports, le sexe de la fille est mouillé, il pue vraiment. Après le sexe, son pénis est collant de sa propre sémance.

Patrick se sent différent après, l'expérience, étrange pour lui, parce qu'il n'est plus puceau. Avant de la quitter, il veut la remercier, mais il ne sait pas la remercier parce qu'elle est sourde : elle ne sait pas parler. Elle l'embrasse tendrement sur les babines avant de s'en aller. Elle pue vraiment.

Peu de jours plus tard, Richard lui demande d'un air entendu :

— Hé, as-tu fait rendez-vous avec elle ?

Patrick secoue la tête et répond :

— Non. Ça se peut, c'est juste ta fantaisie, hé ?

— Va te faire foutre, toi ! répond Richard.

Personne dit rien de Lisette être une guigoune, il se peut, en raison d'elle être sourde. Il se peut, elle ne comprend pas qu'on a mieux qu'à faire le sexe avec gars inconnus sous les arbres comme cela.

Patrick, il cherche l'amour toujours. C'est douteux qu'il l'aime, en raison de ne pas la connaître, mais il veut qu'elle l'aime. Il veut quelqu'une aimer, comme sa maman aime son papa, comme Richard, dont sa petite amie est quelque peu large.

Toujours le soupirant, il l'espère sous les hauts arbres dans la place arrière du resto peu de nuits, mais elle ne s'y montre jamais.

La fin

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